Page:Pinot Duclos - Œuvres complètes, tome 1.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pendantes principalement de l’esprit ? Il y en a beaucoup d’autres qu’on ne range pas ordinairement dans cette classe-là, et qui n’en exigent pas moins.

Doutera-t-on, par exemple, qu’il ne faille une grande étendue de lumières pour imaginer une nouvelle branche de commerce, ou pour en perfectionner une déjà bien établie, pour apercevoir un vice d’administration consacré par le temps ?

On avouera, sans doute, qu’on ne peut pas refuser l’esprit à ceux qui se sont illustrés dans les différentes carrières dont je viens de parler ; mais on dira qu’il n’en faut pas beaucoup pour y marcher faiblement. Pour réponse à cette distinction, il suffit d’en faire une pareille, et de demander quel cas on fait de ceux qui rampent dans la littérature ; on va jusqu’à l’injustice à leur égard, en les estimant moins qu’ils ne le méritent.

On fait encore une objection dont on est frappé, et qui est bien foible. On remarque, dit-on, que plusieurs hommes se sont fait un nom dans les arts ou dans certaines sciences, quoiqu’ils fussent incapables de toutes les autres choses auxquelles ils s’étoient d’abord inutilement appliqués, et que, loin d’être en état de produire le moindre ouvrage de goût et d’agré-