Page:Pinot Duclos - Œuvres complètes, tome 1.djvu/46

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les jugemens de Dieu ; le quatrième, les Jeux scéniques des Romains, et ceux qui ont précédé en France la naissance du poëme dramatique ; le cinquième, les Druides ; et le sixième, l’Art de partager l’action théâtrale, et celui de noter la déclamation, qu’on prétend avoir été en usage chez les Romains. Le mérite de chacun de ces Mémoires a été apprécié en détail par le secrétaire perpétuel de l’académie des inscriptions et belles-lettres dans son Éloge de Duclos, et par M. Beauzée, dans son discours de réception à l’académie françoise. Nous croyons qu’on peut appliquer à tous le jugement que ce dernier a porté sur l’un d’eux : « L’érudition y est tempérée par l’esprit, et l’esprit assujéti par l’érudition ». On a lieu d’être étonné que le même homme qui retraçoit plusieurs époques intéressantes de l’histoire moderne, peignoit les vices et les travers de la société dans des ouvrages d’une forme grave ou légère, et analysoit les principes fondamentaux de l’art de parler et d’écrire, ait encore eu le temps, le goût et l’aptitude de fouiller les antiquités grecques, romaines, celtiques et gauloises ; et que déjà moraliste, historien, romancier et grammairien distingué, il soit parvenu aussi à se marquer une place honorable parmi les érudits. Cela prouve une souplesse de talent et une facilité de travail peu communes.

Le zélé et infatigable secrétaire de l’académie françoise, voyant que l’histoire de cette compagnie, commencée par Pélisson, et conduite par d’Olivet jusqu’au commencement du dix-huitième siècle, était restée interrompue, crut de son devoir de la continuer. Il entreprit ce travail ; il retraça les principaux faits qui avoient eu lieu depuis 1700, jusqu’à l’époque où il écrivoit, et il alloit composer les éloges de tous les académiciens morts dans l’intervalle, lorsque lui-même mourut. L’éloge de Fontenelle est le seul qu’il ait laissé. « M. de Fontenelle, dit d’Alembert, après avoir si bien loué les autres, méritait de trouver dans M. Duclos un panégyriste éloquent ». Quant au récit qui précède l’éloge de cet académicien, il est semé, dit encore d’Alembert, de traits philosophiques et piquans, tels que Duclos savoit les répandre sur tout ce qu’il écrivoit[1].

Duclos, en littérature, appartenoit à l’école de Fontenelle

  1. Préface de l’Histoire des membres de l’académie françoise, par d’Alembert.