Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/328

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plus il s’en écoule, et qu’il y ait de grands trous pour ces écoulemens ?

CALLICLÈS.

Sans doute.

SOCRATE.

La condition dont tu parles n’est point, à la vérité, celle d’un cadavre ni d’une pierre, mais celle d’une cane[1]. De plus, dis-moi, ne reconnais-tu point ce qu’on appelle avoir faim, et manger ayant faim ?

CALLICLÈS.

Oui.

SOCRATE.

Ainsi qu’avoir soif et boire ayant soif ?

CALLICLÈS.

Oui ; et je soutiens que c’est vivre heureux que d’éprouver ces désirs et les autres semblables, et d’être en état de les remplir.

SOCRATE.

Fort bien, mon cher ; continue comme tu as commencé, et prends garde que la honte ne s’empare de toi. Mais il faut, ce me semble, que

  1. Χαραδριός. Voyez le Scholiaste et Timée, la note de Coray et celle de Schleiermacher. Ne connaissant pas le nom français du χαραδριός, j’ai substitué, comme Schleiermacher, celui de l’oiseau qui passe pour se remplir vite, et digérer vite.