Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/277

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les animaux seront également bonnes, si par leur nature elles sont toutes également âmes ?

À ce qu’il semble, Socrate.

Et te semble-t-il aussi que cela soit incontestable, et qu’on eût été conduit là, si l’hypothèse que l’âme est une harmonie, était vraie ?

Non, sans doute.

Mais, je te le demande, dit-il, de toutes les choses qui sont dans l’homme, trouves-tu qu’il y en ait une autre qui commande, que l’âme seule, surtout quand elle est sage ?

Non.

Est-ce en cédant aux passions du corps, ou en leur résistant ? Par exemple, quand le corps a chaud, ou quand il a soif, l’âme ne l’empêche-t-elle pas de boire ? Ou quand il a faim, ne l’empêche-t-elle pas de manger, et de même dans mille autres cas, où nous voyons que l’âme s’oppose aux passions du corps ? N’est-il pas ainsi ?

Sans contredit.

Mais ne sommes-nous pas convenus plus haut que l’âme, étant une harmonie, ne peut avoir d’autre ton que celui qui lui est donné par la tension ou le relâchement, la vibration ou toute autre modification des élémens dont elle est composée ? Ne sommes-nous pas convenus qu’elle obéit à ses élémens, et ne peut leur commander ?