Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/49

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se trouve aussi le juste, tandis que le saint ne se trouve pas toujours où est le juste, le saint n’étant qu’une partie du juste. Poserons-nous cela pour principe, ou es-tu d’un autre sentiment ?

Euthyphron.

Non ; il me semble que ce principe ne peut être contesté.

Socrate.

Prends garde à ce qui va suivre. Si le saint est une partie du juste, il faut que nous trouvions quelle partie du juste c’est que le saint ; comme si tu me demandais quel nombre c’est précisément que le pair, je te répondrais que c’est le nombre qui se divise en deux parties égales. Ne le crois-tu pas comme moi ?

Euthyphron.

Sans doute.

Socrate.

[12e] Essaie donc aussi de m’apprendre quelle partie du juste c’est que le saint, afin que je signifie à Mélitus qu’il n’ait plus à m’accuser d’impiété, moi qui ai parfaitement appris de toi ce que c’est que la piété et la sainteté, et leurs contraires.

Euthyphron.

Pour moi, Socrate, il me semble, que la sainteté est cette partie du juste qui concerne