Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/654

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rendues au rapport qu’elles devraient toujours garder avec la science et la vérité. Quant aux plaisirs, il faut accepter les plaisirs purs dont nous avons parlé, les plaisirs que la quantité et la grandeur extérieure recommandent moins que leur qualité intrinsèque et réelle ; les plaisirs qui tiennent le plus à la raison, et qui accompagnent la science ; la vertu, la tempérance et la sagesse : mais pour les plaisirs qui naissent de la folie et de l’intempérance, qui voudrait les associer avec la raison ? La règle invariable de ce mélange est de ne rien mêler à la sagesse qui lui répugne et puisse jamais lui faire obstacle. Cette règle écarte les plaisirs trop grands, quelle qu’en soit la source, fût-elle en apparence la plus noble et la plus élevée : il faut les écarter, quels qu’ils soient, sous quelque forme qu’ils se présentent, de quelque côté qu’ils nous viennent, par cela seul que leur effet inévitable est de troubler l’âme, et par conséquent d’être tôt ou tard