Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/66

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maine de la recherche ambitieuse d’un savoir chimérique et vain, au sentiment de sa faiblesse, à l’étude et à la pratique des vérités morales. Telle est la mission que Socrate a reçue : elle domine à ses yeux tous les devoirs et les intérêts ordinaires ; c’est pour elle qu’il a soulevé contre lui tant d’ennemis puissants intéressés au maintien des préjugés qu’il combattait ; c’est elle qui le fait comparaître devant le tribunal ; et, plutôt que de l’abandonner, il déclare qu’il est prêt à la sceller de son sang.

Il y a plus ; on voit qu’il a reconnu la nécessité de sa mort. Il dit expressément qu’il ne servirait à rien de l’absoudre, parce qu’il est décidé à mériter de nouveau l’accusation maintenant portée contre lui ; que l’exil même ne peut le sauver, ses principes, qu’il n’abandonnera jamais, et sa mission, qu’il poursuivra partout, devant le mettre toujours et partout dans la situation où il est ; qu’enfin il est inutile de