Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/672

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et du fini ; et sans elle il n’y aurait aucun bien ni dans le mélange du fini et de l’infini qui n’aurait pas lieu, ni, à plus forte raison, dans l’infini et le plaisir, qui, manquant de mesure et de frein, iraient sans cesse se perdant dans une indétermination, un désordre, une dissolution perpétuelle. L’intelligence est donc au premier rang des êtres, comme le plaisir est au dernier, et par là est terminée d’un seul coup la dispute sur la prééminence du plaisir et de l’intelligence relativement au bien ; car le plaisir, étant relégué dans la catégorie de l’infini, est convaincu de n’avoir rien de bon en lui-même ; et l’intelligence, étant élevée à la catégorie de la cause, est mise par là en possession de constituer le bien en s’ajoutant au plaisir. En un mot, le plaisir se rapporte à la catégorie de l’infini, l’intelligence embrasse à-la-fois celle du fini, celle du mixte et celle de la cause à laquelle elle est essentiellement