Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/135

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voyage, disait, en te prenant la main : Salut, étranger athénien, Hermogène, fils de Smicrion ; appellerais-tu cela dire, parler, s’énoncer, ou bien interpeller, non pas toi, mais Hermogène, ou personne enfin ?

CRATYLE.

Pour moi, Socrate, je ne verrais là que de vains sons.

SOCRATE.

Je n’en veux pas davantage : l’homme qui émettrait ces sons, mentirait-il ou dirait-il la vérité, ou seulement une partie de vrai et une partie de faux ? Car cela me suffirait encore.

CRATYLE.

Moi, je dirais que cet homme ne fait que du bruit, ne fait que battre l’air inutilement, comme celui qui frappe sur un vase d’airain.

SOCRATE.

Voyons donc, Cratyle, si nous pourrons nous entendre. Admets-tu que le nom et l’objet nommé soient deux choses distinctes ?

CRATYLE.

Oui.

SOCRATE.

Accordes-tu aussi que le nom est en quelque manière une image de la chose ?