Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les uns sont primitifs, les autres formés de ceux-là ?

CRATYLE.

Oui.

SOCRATE.

Mais si ces primitifs doivent être autant de représentations de leurs objets, conçois-tu un meilleur moyen de les rendre tels que de les faire aussi semblables que possible à ce qu’ils doivent exprimer ? Ou bien aimes-tu mieux dire avec Hermogène, et beaucoup d’autres, que les noms sont des conventions qui ne représentent rien qu’à ceux entre lesquels la convention s’est faite et qui avaient connu d’abord les choses elles-mêmes, que la convention en un mot fait toute la propriété des noms, et qu’il est fort indifférent qu’on les ait établis comme nous voyons qu’on l’a fait, ou bien tout au rebours ; comme si nous appelions grand ce que nous appelons petit, et petit ce que nous appelons grand ? Laquelle de ces doctrines préfères-tu ?

CRATYLE.

Sans comparaison, Socrate, il vaut mieux représenter les choses par l’imitation que d’une façon entièrement arbitraire,

SOCRATE.

Fort bien. Mais pour que les noms soient con-