Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/161

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CRATYLE.

Oui.

SOCRATE.

Si donc on peut connaître les choses, et par leurs noms et en elles-mêmes, quelle est de ces deux sortes de connaissance la plus belle et la plus sûre ? Est-ce de demander d’abord à l’image si elle est fidèle, et de rechercher ensuite ce qu’est la vérité qu’elle représente, ou bien de demander à la vérité ce qu’elle est en elle-même, et de s’assurer ensuite si l’image y réponde ?

CRATYLE.

C’est, je pense, à la vérité même qu’il faut s’adresser d’abord.

SOCRATE.

Mais de décider par quelle méthode il faut procéder. pour découvrir la nature des êtres, c’est peut-être une entreprise au-dessus de mes forces et des tiennes ; qu’il nous suffise d’avoir reconnu que ce n’est pas dans les noms, mais dans les choses mêmes, qu’il faut étudier les choses.

CRATYLE.

Il paraît, Socrate.

SOCRATE.

Prenons garde encore de nous laisser abuser par ce grand nombre de mots qui se rapportent au même système. Ceux qui ont institué