Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/228

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grands ouvrages de sculpture ou de peinture; car, s’ils donnaient aux belles figures qu’ils représentent leurs véritables proportions, tu sens bien que les parties supérieures paraîtraient trop petites et les inférieures trop grandes, parce que les unes sont vues par nous de loin et les autres de près.

THÉÉTÈTE.

Cela est juste.

L’ÉTRANGER.

Ainsi, n’est-il pas vrai que les artistes, s’inquiétant peu de la vérité, donnent à leurs ouvrages, au lieu des proportions naturelles, celles qu’ils jugent devoir faire le plus bel effet ?

THÉÉTÈTE.

Assurément.

L’ÉTRANGER.

Il est donc raisonnable d’appeler la première des deux espèces d’imitation, une copie, puis qu’en effet elle ressemble à l’objet ?

THÉÉTÈTE.

Oui.

L’ÉTRANGER.

Et d’appeler, ainsi que nous l’avons fait, cette espèce de l’art d’imiter, l’art de copier ?

THÉÉTÈTE.

Fort bien.