Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/240

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THÉÉTÈTE.

Quoi donc ?

L’ÉTRANGER.

Si tu lui fais cette réponse, en lui parlant de miroirs et de figures, il rira du langage que tu lui tiens comme s’il y voyait clair; il feindra de ne connaître ni eaux ni miroirs, de ne savoir absolument pas ce que c’est que la vue; et de tout ce que tu lui auras dit, il ne te demandera qu’une seule chose.

THÉÉTÈTE.

Laquelle ?

L’ÉTRANGER.

Ce qu’il y a de commun dans tous ces objets que tu as jugé à propos de réunir, comme s’ils formaient une unité, sous le seul nom de simulacre. Explique-toi donc, défends-toi, et ne laisse prendre à ton homme aucun avantage.

THÉÉTÈTE.

Eh bien ! étranger, que dire d’un simulacre, sinon que c’est, comparé à l’objet véritable, un autre objet fait à la ressemblance de celui-là ?

L’ÉTRANGER.

Par cet autre, entends-tu un objet véritable, ou à quoi le rapportes-tu ?

THÉÉTÈTE.

Véritable, pas du tout, mais qui parait l’être.