Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’ÉTRANGER.

Eh quoi! l’une ou l’autre de ces deux choses pourra-t- elle exister n’ayant rien de commun avec l’être?

THÉÉTÈTE.

Nullement.

L’ÉTRANGER.

Voilà une concession qui, ce me semble, doit tout ébranler de prime abord, aussi bien parmi ceux qui mettent l’univers en mouvement que parmi ceux qui le tiennent en repos comme étant un, et ceux enfin, qui sans le système des idées veulent que l’être demeure toujours invariable et dans le même état. Car enfin tous impliquent l’être quand ils disent soit qu’il est réellement en mouvement, soit qu’il est réellement en repos.

THÉÉTÈTE.

Cela est évident

L’ÉTRANGER.

Et ceux encore qui font l’univers tantôt un et tantôt multiple, soit qu’ils distinguent l’unité et, l’infini sorti de l’unité ou bien des éléments finis avec lesquels ils construisent un tout, qu’ils supposent que cette combinaison se renouvelle ou qu’ils la fassent éternelle, tous ces gens-là se trouvent également n’avoir rien dit de raisonnable dès qu’il n’y a aucune communauté entre les choses.