Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/302

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THÉÉTÈTE.

Ce sont en effet ses paroles.

L’ÉTRANGER.

Nous, nous n’avons pas seulement démontré que le non-être est, nous avons fait voir quelle est l’idée du non-être ; car, après avoir démontré que l’autre existe, et qu’il est partagé entre tous les êtres comparés les uns aux autres, nous avons osé dire que c’est chacune de ses parties dans son opposition à l’être, qui est réellement le non-être.

THÉÉTÈTE.

Et je crois, étranger, que nous avons eu parfaitement raison.

L’ÉTRANGER.

Qu’on ne vienne donc pas nous reprocher qu’après avoir présenté le non-être comme le contraire de l’être, nous osons affirmer son existence ; car, quant à un contraire de l’être, il y a longtemps que nous avons renoncé à discuter s’il y en a ou s’il n’y en a pas, et si l’on peut ou non l’expliquer. Mais pour la définition que nous venons de donner du non-être, qu’on nous prouve en nous réfutant qu’elle est fausse ; ou tant qu’on ne pourra le faire, il faut qu’on dise ce que nous avons dit, que les genres se mêlent les uns avec les autres, que l’être et l’autre pénètrent dans tous, et aussi l’un dans l’autre ; que l’autre, participant à l’être, est par cette par-