Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/324

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la faute de mon âge, de varier entre ces deux opinions; mais à présent que je t’observe et que je te soupçonne de croire que tout cela est l’ouvrage d’un Dieu, je me déciderai aussi dans ce sens.

L’ÉTRANGER.

.

Fort bien, Théétète. Si tu nous paraissais pouvoir jamais adopter le sentiment contraire, nous ne manquerions pas de faire tous nos efforts pour Ramener à notre opinion par le raisonnement et pour forcer ta conviction; mais, je connais assez ton naturel pour être persuadé que, sans le secours de mes raisonnements, tu es porté de toi-même vers cette doctrine à laquelle tu te prétends entraîné en ce moment ; je ne perdrai donc pas le temps en discours superflus; je me borne à établir que les choses que l’on dit être produites par la nature, sont l’œuvre d’un art divin ; que celles que les hommes composent avec cellesJà, sont l’œuvre d’un art humain, et que par conséquent il y a deux manières de faire, l'une humaine, l’autre divine.

THÉÉTÈTE.

Cest juste.

L’ÉTRANGER.

Maintenant partage en deux chacun de ces deux arts.