Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/372

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qu’il élève sont capables d’y prendre part, nul autre ne sait mieux leur plaire et les apprivoiser en exécutant, soit sur un instrument, soit avec la bouche seulement, la musique qui convient à son troupeau. Il en est aussi de même des autres pasteurs, n’est-ce pas ?

LE J. SOCRATE.

Cela est très vrai.

L'ÉTRANGER.

Comment donc ce que nous avons dit du Roi paraîtra-t-il juste et vrai, quand nous le proclamons seul pasteur et nourricier du troupeau des hommes, au milieu de mille autres qui lui disputent ce titre ?

LE J. SOCRATE.

Cela est impossible.

L'ÉTRANGER.

Nos craintes n’étaient-elles donc pas fondées, il y a quelques instants, quand nous soupçonnions que si nous rencontrions quelques traits du caractère royal, nous n’aurions pas pour cela une définition complète du politique, jusqu’à ce que, écartant ceux qui se pressent autour de lui et qui lui disputent une part dans l’éducation des hommes, nous le séparions d’eux tous pour le montrer seul dans toute sa pureté ?

LE J. SOCRATE.

Fort bien.