Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/41

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gislateur : tant il a bien su donner aux lettres les noms qui leur conviennent.

HERMOGÈNE.

Ce que tu dis là me semble vrai.

SOCRATE.

N’en est-il pas de même pour le roi ? D’un roi il proviendra un roi, d’un homme bon.un homme bon, d’un bel homme un bel homme et ainsi du reste ; chaque race se reproduira semblable à elle-même, sauf le cas de monstruosité. Il faut donc aussi employer constamment les mêmes noms ; mais cela n’empêche pas de faire subir des variations aux syllabes, de manière que l’ignorant prendra pour différents des noms qui au fond sont identiques ; comme des : drogues diversifiées par quelque couleur ou quelque odeur, nous sembleront différentes, tout en étant les mêmes, et .paraîtront les mêmes au médecin, qui ne considère dans les drogues que leur vertu et ne se laisse pas troubler par les accessoires. Pareillement l’homme qui a la science des noms, en considère la vertu, sans se troubler de ce qu’une lettre a été ajoutée, transposée ou retranchée,, ou même de ce que la vertu des noms se trouve exprimée par des lettres entièrement différentes. Par exemple ces noms dont nous parlions tout à l’heure, Astyanax et Hector, n’ont entre aucune lettre commune, excepté le t ; ils n’en sign-