Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/424

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LE J. SOCRATE.

Non, certes.

L'ÉTRANGER.

C’est une entreprise difficile que d’essayer de séparer des autres espèces celle que je vais dire. Prétendre que tout ce qui existe sert d’instrument pour quelque autre chose, cela semble une proposition fort probable ; cependant il est une chose dont nous dirons qu’elle diffère, à cet égard, de tout ce qu’on possède dans l’État.

LE J. SOCRATE.

Laquelle ?

L'ÉTRANGER.

Une chose qui n’a pas cette même vertu ; qui, en effet, n’est pas faite, comme un instrument, pour produire, mais pour conserver ce qui a été produit.

LE J. SOCRATE.

Et quelle est-elle ?

L'ÉTRANGER.

C’est toute cette espèce, de mille formes diverses, composée de matières sèches et humides, avec et sans le secours du feu, que d’un seul mot nous appelons vases ; espèce fort étendue, et qui, à ce que je crois, n’a absolument rien de commun avec la science qui est l’objet de nos recherches.