Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/445

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L'ÉTRANGER.

Ils pensent qu’il n’est pas possible de s’occuper de chacun en particulier, et de prescrire à chaque individu ce qui lui convient, mais qu’il faut prendre les choses plus en masse, et commander le plus souvent au plus grand nombre à la fois ce qui est utile au corps.

LE J. SOCRATE.

Très bien.

L'ÉTRANGER.

C’est pourquoi ils prescrivent à toute cette foule les mêmes travaux. Ils veulent qu’elle parte ensemble et qu’elle s’arrête ensemble à la course, à la lutte, et dans tous les autres exercices du corps.

LE J. SOCRATE.

Cela est vrai.

L'ÉTRANGER.

Croyons donc que le législateur, à son tour, qui doit imposer aux troupeaux d’hommes ses décisions sur le juste et sur leurs rapports mutuels, ne sera jamais capable, en commandant à la foule entière, de prescrire à chacun en particulier, précisément ce qui lui convient.

LE J. SOCRATE.

Il y a apparence.

L'ÉTRANGER.

Mais ce qui convient au plus grand nombre,