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TIMÉE.

empire sur toutes celles qui dépendent de celles-là. Ainsi cette belle constitution, la déesse l’a établie d’abord parmi vous ; elle a choisi pour votre ville le lieu où vous êtes né, sachant bien que la bonne température du pays produirait des hommes d’une heureuse intelligence. Aimant la guerre [24d] et la science, elle a fait choix d’un pays qui pût porter des hommes tout-à-fait semblables à elle-même. Sous ces lois et d’autres meilleures encore, vos ancêtres ont surpassé en vertu tous les hommes, comme il convenait à des fils et à des élèves des dieux. Or, parmi tant de grandes actions de votre ville, dont la mémoire se conserve dans nos livres, il y en a une surtout [24e] qu’il faut placer au-dessus de toutes les autres. Ces livres nous apprennent quelle puissante armée Athènes a détruite, armée qui, venue à travers la mer Atlantique, envahissait insolemment l’Europe et l’Asie ; car cette mer était alors navigable, et il y avait au devant du détroit, que vous appelez les Colonnes d’Hercule, une île plus grande que la Libye et l’Asie[1]. De cette île on pouvait facilement passer aux autres îles, et de celles-là [25a] à tout le continent qui borde tout autour la mer intérieure ; car ce qui est en deçà du détroit dont nous parlons

  1. Strabon, II. Proclus, p. 24.