Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/683

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
TIMÉE.

Quand tous ces dieux, et ceux qui brillent dans le ciel et ceux qui ne nous apparaissent qu’autant qu’il leur plaît, eurent reçu la naissance, l’auteur de cet univers leur parla ainsi : « Dieux issus d’un Dieu, vous dont je suis l’auteur et le père, mes ouvrages sont indissolubles parce que je le veux. Tout [41b] ce qui est composé de parties liées ensemble, doit se dissoudre ; mais il est d’un méchant de vouloir détruire ce qui est bien et forme une belle harmonie. Ainsi, puisque vous êtes nés, vous n’êtes pas immortels, ni absolument indissolubles ; mais vous ne serez point dissous et vous ne connaîtrez point la mort, parce que ma volonté est pour vous un lien plus fort et plus puissant que ceux dont vous fûtes unis au moment de votre naissance. Maintenant écoutez mes ordres. Il reste encore à naître trois races mortelles ; sans elles le monde serait imparfait : car il ne contiendrait pas en soi [41c] toutes les espèces d’animaux, et il doit les contenir pour être parfait. Si je leur donnais moi-même la naissance et la vie, ils seraient semblables aux dieux. Afin donc qu’ils soient mortels et que cet univers soit réellement un tout achevé, appliquez-vous, selon votre nature, à former ces animaux, en imitant la puissance que j’ai déployée moi-même dans votre formation. Quant