Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/70

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en raison de sa sagesse et de ce qu’elle connaît et atteint les choses dans le mouvement qui les emporte, ἐπαφῆ τοῦ φερομένου. Et c’est parce qu’elle ressemble au sage Haidès qu’on les unit l’un à l’autre. Mais on altère le nom de la déesse, et sacrifiant la vérité à une combinaison de sons plus agréables, on la nomme Pherrhéphatta. Même frayeur du nom d’Apollon[1], comme s’il exprimait quelque idée funeste. Ne le sais-tu pas ?

HERMOGÈNE.

Si fait ; tu ne dis rien que de vrai.

SOCRATE.

Ce nom est pourtant, selon moi, parfaitement approprié aux fonctions de ce dieu.

HERMOGÈNE.

Comment cela, Socrate ?

SOCRATE.

Je vais essayer de te dire comment je l’entends. Je ne crois pas qu’on eût pu trouver un mot plus analogue à la fois aux quatre différens attributs du dieu, la musique, la divination, là médecine, et l’art de lancer des flèches, un nom qui s’y appliquât mieux et les exprimât plus clairement.

HERMOGÈNE.

Explique-toi ; ce serait là, s’il fallait t’en croire, un nom bien bizarre.

  1. Apollon, d’ἀπόλλυμι, perdre, détruire.