Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/731

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
TIMÉE.

les causes que nous assignerons à ces phénomènes. Quant au poli et au raboteux, quiconque recherchera la cause de ces impressions, pourra l’expliquer aux autres ; car, le raboteux vient de la dureté unie à l’inégalité, et [64a] le poli de l’uniformité jointe à la densité.

Après les causes que nous venons d’énumérer, il nous reste à étudier la plus importante, celle des impressions agréables et pénibles, communes à tout le corps, et les diverses sensations que nous éprouvons dans telle ou telle partie de notre corps, et qui sont suivies de peine ou de plaisir. Cherchons donc les causes de toutes les impressions, suivies ou non de sensation, en nous rappelant la distinction précédemment établie entre les corps [64b] faciles à mouvoir et ceux qui ne sont mus que difficilement ; car c’est par cette voie que nous arriverons à ce que nous nous proposons d’établir. Lorsqu’un corps facile à mouvoir a reçu une impression même légère, chaque partie la communique aux parties qui forment un cercle autour d’elle, en produisant sur ces parties la même impression qu’elle a reçue, jusqu’à ce que le mouvement parvenu à l’intelligence l’avertisse de la puissance de l’agent. Au contraire, les corps plus stables, ne produisant aucune transmission circulaire, concentrent l’affection