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SUR LE PARMÉNIDE.

soit en plusieurs lieux à la fois ; comme si tu disais qu’une toile dont on couvrirait à la fois plusieurs hommes, est tout entière en plusieurs : n’est-ce pas à peu près ce que tu veux dire ? — Peut-être. — La toile serait-elle donc tout entière au-dessus de chacun, ou bien seulement une partie ? — Une partie. — Donc, Socrate, les idées sont elles-mêmes divisibles, et les objets qui participent des idées ne participent que d’une partie de chacune, et chacune n’est pas tout entière en chacun, mais seulement une partie. — Cela paraît clair. — Voudrais-tu donc dire, Socrate, que l’idée, qui est une, se divise en effet, et qu’elle n’en reste pas moins une ? Bekker, p. 12 : πότερον οὖν δοϰεῖ σοι ὅλον τὸ εἶδος, etc.

Cette première argumentation contre la théorie des idées se réduit à ceci : l’idée est-elle tout entière dans chacun des individus qui en participent ? ἓν ὄν est un complément qui développe et fortifie ὅλον, marque la portée de la question, mais ne constitue pas la question elle-même. Il n’est donc pas nécessaire que ces mots reviennent dans chacune des phrases qui suivent, car ils y sont déjà implicitement par le rapport intime de toutes ces phrases à la première qui les domine, et où se trouvent ensemble ἓν ὄν et ὅλον ; mais ce qui doit revenir sans cesse, c’est