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SUR LE PARMÉNIDE.

de même aussi il te faudra considérer ce qui arriverait, s’il n’y avait point de pluralité, à l’unité et à la pluralité, chacune relativement à elle-même et à son contraire. Tu pourras pareillement supposer tour à tour l’existence et la non-existence de la ressemblance, et examiner ce qui doit arriver dans l’une et l’autre hypothèse, tant aux idées que tu auras supposées être ou ne pas être, qu’aux autres idées, les unes et les autres par rapport à elles-mêmes et par rapport les unes aux autres. Et de même pour le semblable et le dissemblable, le mouvement et le repos, la naissance et la mort, l’être et le non-être eux-mêmes. En un mot, pour toute chose que tu pourras supposer être ou ne pas l’être, ou considérer comme affectée de tout autre attribut, il faut examiner ce qui lui arrivera, soit par rapport à elle-même, soit par rapport à toute autre chose qu’il te plaira de lui comparer, ou par rapport à plusieurs choses, ou par rapport à tout ; puis examiner à leur tour les autres choses, et par rapport à elles-mêmes et par rapport à toute autre dont tu voudras de préférence supposer l’existence ou la non-existence. Voilà ce qu’il te faut faire, si tu veux l’exercer complètement, afin de te rendre capable de discerner clairement la vérité. »

Tel est le canevas sur lequel Platon a brodé en apparence au hasard, mais réellement avec une ri-