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Stalbaum soupçonne ici un fragment de quelque poète. En effet le style de ce passage est poétique, et on y reconnaît tantôt des commencemens, tantôt des fins hexamètres. Mais c’est un art de la grande prose grecque comme de la grande prose française, de semer de temps en temps avec sobriété des fragments de vers pour l’ornement et l’harmonie du langage. La raison décisive contre la conjecture de Stalbaum, c’est que toute l’antiquité a cité ce passage classique sans y voir aucun emprunt. Est-il possible de supposer que des critiques et des lettrés comme Longin et Plutarque, si versés dans la littérature de leur pays, n’eussent pas reconnu le poète cité par Platon, s’il y avait ici un autre poète que Platon lui-même ? Voyez Longin, sect, xxxiii, 5, et Plutarque, De sera numinis vindicta, etc. — Stalbaum entend par ces mots : λύπας, ἀγαθῶν φυγάς, que quand on se livre à la douleur on perd le sentiment des biens de la vie : Quoniam qui iis indulgent, eos vitæ bonorum pœnitere solet. Ce serait là un vrai lieu commun et presque une tautologie. J’entends la phrase de Platon dans l’esprit de Platon, c’est-à-dire, dans un sens moral. Le plaisir attire le mal, le mal moral ; la douleur fait fuir le bien, nous détourne du bien ; car c’est ordinairement pour éviter la douleur qu’on trahit le devoir.


Page 198. — Le cœur, le principe des veines et la source d’où le sang se répand, etc. Bekker, p. 98 : τὴν δὲ δὴ ϰαρδίαν ἅμμα τῶν φλεϐῶν ϰαὶ πηγὴν τοῦ περιφερομένου, etc.