Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/950

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

selon nous, l'autre terrestre et mortelle, tâchons de parler de la manière la plus claire et la plus vraisemblable des trois espèces d'êtres qui tiennent le milieu dans la réunion des cinq espèces et servent à lier ces deux-ci. Après le feu mettons l'éther, et disons que l'âme en forme une espèce qui, [984c] semblable en ce point aux autres espèces, tient principalement de l'élément dont elle est formée, les autres éléments y entrant pour peu de chose, autant qu'il est besoin pour en lier ensemble toutes les parties. Après l'éther vient l'air, dont l'âme forme pareillement une autre espèce d'animaux. Enfin la troisième espèce est formée de l'eau. Il est vraisemblable que l'âme, après avoir donné l'être et la forme à ces animaux divers, en a rempli tout l'univers, destinant chacun aux usages qui lui sont propres, et leur ayant communiqué la vie à tous; qu'ayant commencé par la formation des dieux visibles, elle a passé aux animaux de la seconde, de la troisième, de la quatrième et de la cinquième espèce, [984d] et qu'elle a fini par l'espèce humaine. Pour les dieux connus sous les noms de Jupiter et de Junon et pour tous les autres, qu'on les place dans quel rang on voudra, en suivant l'ordre que nous venons d'assigner, et qu'on tienne ce discours pour ferme et assuré. Ainsi, il faut dire que les astres et tous les autres êtres que nous jugeons par les sens avoir été formés avec eux sont, entre les dieux visibles, les premiers, les plus grands, les plus honorables et ceux dont la vue est la plus perçante. Après eux et immédiatement au-dessous sont [984e] les démons, espèce aérienne, qui occupent la troisième place, celle du milieu, et servent d'interprètes aux hommes : nous devons les honorer par des prières pour en obtenir d'heureux messages. Ces deux espèces d'êtres animés, les uns de nature éthérée, les autres de nature aé-