Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/955

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et on ne peut mieux l'appeler que le monde supérieur, qui suit un mouvement opposé à celui des autres étoiles, en les entraînant dans sa sphère d'action, autant du moins que nous en pouvons juger selon nos lumières, qui sont fort bornées sur ce point. Mais c'est une nécessité [987c] de dire tout ce qu'on sait, et c'est ce que je fais, car c'est par là que la véritable sagesse se découvre en quelque manière à quiconque aune faible parcelle de l'intelligence droite et divine. Nous avons donc à parler de trois astres, dont le plus lent dans sa marche est appelé par quelques-uns Cronus; ils nomment Jupiter le second pour la lenteur, et le troisième Mars, celui de tous dont la couleur est la plus rouge. Il n'est pas difficile de découvrir ces astres, [987d] lorsque quelqu'un nous les fait remarquer; mais quand on les connaît une fois, il faut s'en faire l'idée que nous avons dite.

Il faut aussi que tout Grec sache que le climat de la Grèce est peut-être le plus favorable Son principal avantage consiste en ce que la température y tient le milieu entre la froidure de l'hiver et la chaleur de l'été. Cependant comme notre été n'est pas aussi serein que celui du pays dont on vient de parler, il nous a procuré plus tard la connaissance de l'ordre de tous ces dieux. Mais remarquons que les Grecs ont perfectionné [987e] tout ce qu'ils ont reçu des Barbares; et quant au sujet que nous traitons, nous devons nous persuader que, s'il a été difficile de découvrir tout cela avec certitude, [988a] il y a tout lieu d'espérer que les Grecs, vu leur éducation, le secours qu'ils peuvent tirer de l'oracle de Delphes, et leur fidélité à observer les lois, rendront à tous ces dieux un culte réellement plus excellent et plus raisonnable que le culte et les traditions venus des Barbares. Il ne faut pas non plus qu'aucun Grec soit arrêté par la crainte qu'il ne convient point à des hommes mortels