Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/978

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L'AMI. Oui.

SOCR. Voyons; réponds-moi au nom de Jupiter qui préside à l'amitié : si on demandait quels moyens un bon législateur du corps emploierait pour le régler, nous pourrions en peu de mots lui répondre avec raison qu'il prescrirait des aliments et de l'exercice, les uns pour nourrir le corps, l'autre pour le fortifier.

L'AMI. Oui.

[321d] SOCR. Si l'on nous demandait maintenant quelles sont les meilleures règles que prescrirait un bon législateur de l'âme pour la perfectionner, pourrions-nous faire une réponse qui ne nous forçât point à rougir de nous et de notre âge ?

L'AMI. Je ne saurais le dire.

SOCR. Mais c'est une honte pour nos âmes qu'elles ignorent en quoi consiste leur bien et leur mal, tandis qu'elles le distinguent si bien quand il s'agit du corps et de toute autre chose.