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INTRODUCTION

Critias, chef du même parti et principal auteur de la révolution de 404. Platon eut deux frères, plus jeunes que lui, Adimante et Glaucon, dont il a fait les principaux interlocuteurs de Socrate dans sa République ; il eut aussi une sœur, Potoné.


Son éducation et ses premières études.

À défaut de renseignements précis sur son éducation, son œuvre atteste, à n’en pas douter, une culture étendue et variée. Il se nourrit, tout jeune, de la lecture des grands poètes nationaux, d’Homère en particulier. Et, plus tard, il s’instruisit incontestablement dans toutes les sciences alors pratiquées, en manifestant toutefois une préférence pour les mathématiques. Rien n’autorise à douter qu’il ne se soit aussi essayé, lorsqu’il était jeune, à la poésie dramatique, comme le rapporte un de ses biographes. On ajoute qu’il était robuste et réussissait également dans les exercices gymnastiques. On ne saurait être surpris qu’ayant réalisé en lui-même ce bel équilibre de l’esprit et du corps, il l’ait particulièrement loué et recommandé, lorsqu’il composa sa République.

La politique, qui avait attiré plusieurs membres de sa famille, ne semble pas l’avoir séduit pareillement. Quelles qu’aient été ses raisons, il s’en abstint et se tourna de bonne heure vers la philosophie. Celle-ci était alors la science par excellence : elle comprenait, en fait, presque toutes les connaissances ; elle répondait à toutes les plus nobles curiosités. Elle devait plaire à ce puissant esprit, avide de savoir.

Celle des physiologues ioniens, qui s’étaient proposé d’expliquer les grands phénomènes de l’univers, s’offrit à lui dans les écrits d’Héraclite, interprétés par son disciple Cratyle. Ce fut, dit-on, sa première étude. Il y a tout