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INTRODUCTION


Ses voyages.

Le procès et la condamnation de Socrate, en 399, durent être, pour cette âme ardente, une douleur sans égale. Plein d’un regret déchirant et d’une légitime indignation, il ne voulut plus rester à Athènes. Quelques amis de celui qui venait de disparaître se groupaient à Mégare autour du plus âgé d’entre eux, Euclide. Il se réfugia auprès d’eux. La durée du séjour qu’il y fit ne nous est pas connue. On peut l’évaluer par conjecture à trois années environ. Euclide était à la fois un socratique et un éléate. Tout en s’intéressant, comme Socrate, à la morale, il pratiquait la dialectique la plus subtile. L’esprit de Platon n’y répugnait pas. Il dut subir là une influence qu’on ne peut guère méconnaître, dans ses premières œuvres surtout.

C’est de Mégare, probablement, qu’il se rendit en Égypte et à Cyrène. Le voyage à Cyrène ne semble avoir été qu’une simple visite à un mathématicien illustre, Théodore, qui y tenait école. Celui d’Égypte eut plus d’importance et sans doute plus de durée. Nous savons que Platon séjourna quelque temps à Héliopolis, ville célèbre du Delta, où il eut commerce avec le collège sacerdotal qui y résidait. La science astronomique y était en honneur. Il en fit son profit. Mais il n’est pas douteux que l’Égypte ne l’ait intéressé à bien d’autres titres. La constitution, les mœurs, les traditions antiques, la religion de ce peuple, si différent des Grecs, ne pouvaient manquer de provoquer sa curiosité et ses réflexions. On trouve dans ses écrits d’assez nombreux souvenirs qui en sont autant de témoignages.


Retour à Athènes. Première série de dialogues.

En 395 éclata, entre Sparte et Athènes, la guerre dite de Corinthe, dans laquelle le roi de la basse Égypte, Néphirétès, fut l’allié de Sparte. Platon ne put guère prolon-