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NOTICE



I

SOCRATE. SON RÔLE. SES ACCUSATEURS


En l’année 399 avant notre ère, une accusation capitale fut intentée à Socrate ; elle entraîna sa condamnation et sa mort. Il avait alors 70 ans et quelques mois. C’est à cette accusation qu’est censée répondre l’Apologie composée par Platon. Pour la bien comprendre, il est indispensable de se représenter exactement quel avait été le rôle de Socrate parmi ses concitoyens[1].

Né à Athènes en 470/469, il était fils d’un ouvrier sculpteur, nommé Sophronisque, et d’une sage-femme, Phainarété. Jeune homme, il exerça quelque temps le métier paternel. Mais son esprit vigoureux et subtil, curieux de savoir, rompit bientôt sa chaîne. Ayant achevé et perfectionné de son mieux sa première éducation, il sentit le besoin d’aller plus loin. Abandonnant toute profession, résigné à vivre pauvre, sacrifiant tout à la passion généreuse qui le dominait, il étendit ses connaissances et se mit à méditer.

  1. Nous possédons, dans les Vies des philosophes de Diogène Laërce, une biographie assez détaillée de Socrate. Comme toutes les Vies qui composent ce recueil, c’est une compilation confuse et sans critique, mais qui contient beaucoup de témoignages précieux. Elle doit être complétée et critiquée à l’aide des autres témoignages de l’antiquité, parmi lesquels les principaux sont ceux de Platon, de Xénophon et d’Aristote.