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LE BANQUET

[ou De l’Amour ; genre moral.]


APOLLODORE. UN DE SES AMIS

Introduction.
La source du récit :
Aristodème.

172 Apollodore[1]. — J’ai le sentiment d’être, sur le sujet dont vous êtes curieux[2], tout à fait préparé. L’autre jour en effet je me trouvais à monter vers la ville, venant de chez moi, à Phalère, lorsqu’un de mes familiers, par derrière, me reconnut et se mit de loin à m’appeler, donnant en même temps un tour plaisant[3] à son appel : « Holà ! citoyen de Phalère, disait-il, le nommé Apollodore ! tu ne m’attends pas ? » Et moi, je me suis arrêté pour l’attendre. Alors, lui, de me dire : « Apollodore, vrai, j’étais à l’instant en train de te chercher : je voulais une information complète sur la réunion b d’Agathon, de Socrate, d’Alcibiade, de tous ceux encore qui, à leurs côtés, furent cette fois les commensaux du souper, et concernant ce que disaient les discours d’amour qu’on y tint. Quelqu’un d’autre en effet m’en a fait un récit, pour avoir entendu Phénix, le fils de Philippe ; et il m’a dit que tu étais au courant toi aussi. Mais ce n’était pas cela, et il n’était pas à même de rien dire de précis. Aussi est-ce de toi que j’attends ce récit : personne

  1. C’est ce zélateur passionné, qu’on voit dans le Phédon (59 ab, 117 d) plus violemment bouleversé qu’aucun autre des disciples par la fin prochaine de Socrate. Cf. Phédon, p. 3, n. 1 début et, ici, Notice p. viii et p. 3, n. 2.
  2. Bien que Platon n’en fasse parler qu’un seul, il y a là plusieurs autres amis d’Apollodore ; voir en particulier 173 cd ; cf. Notice p. XIX, n. 1.
  3. La plaisanterie réside probablement dans la solennité de la