endroits (Quaest. conuiu. VII 5, 4 706 d et De esu carnium II 3, 998 a) où il retient notre ἀποκλύσασθαι sont ceux où il paraît citer la lettre.
Autre observation. Une phrase du Phèdre, 237 b 8-c 2 : περὶ παντός, ὦ παῖ, …ἀνάγκη est citée par trois commentateurs d’Aristote avec des déformations au moins partiellement identiques. Philopon (fin du ve s. et début du vie, in Ar. De an. 33, 21 et 43, 8 Hayduck), David (fin du vie s., Proleg. 9, 21 et Isag. 95, 18 Busse), Élias (fin du viiie s., Isag. 41, 4 et Categ. 127, 7 Busse), au lieu de τοῖς μέλλουσι καλῶς βουλεύεσθαι, s’accordent à écrire : τοῦ κ. β.[1], — περὶ ὅτου au lieu de περὶ οὗ — τοῦ παντός au lieu de παντός. Tandis qu’après ὅτου Philopon a notre texte, les deux derniers donnent une commune variante : ἐστιν ἡ σκέψις. Sans doute est-il possible qu’Élias ait copié David ; mais, puisqu’ils s’accordent aussi avec Philopon, une autre tradition, peut-être dans quelque florilège scolaire, n’est pas invraisemblable.
Enfin un passage du Phèdre, 238 b 9-c 3, est textuellement cité par Denys d’Halicarnasse dans le De Demosthene (I 140, 14 Usener et Radermacher) et dans la Lettre à Cn. Pompée (II 1 230, 12). Or, sauf Vollgraff, tous les éditeurs signalent l’accord complet de la seconde citation avec notre texte, tandis que la première comporte quatre variantes (cf. Apparat). Nous serions donc manifestement ici en présence de deux traditions manuscrites qui auraient été tour à tour suivies par Denys et dont l’une aurait prédominé dans les manuscrits médiévaux[2]. Mais la différence des deux textes est purement apparente, et elle a été fort bien expliquée par les derniers éditeurs de Denys. Les manuscrits de la Lettre ont en effet une lacune à l’endroit où Denys y avait transporté la citation du Phèdre que renfermait son De Demosthene. Or, en voulant combler cette lacune, ce n’est pas au texte de ce dernier traité qu’Henri Estienne a eu recours, mais à son propre Platon. Il n’y a donc ici aucun désaccord de citations[3].