Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome XIII, 3.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
401 a
105
ÉRYXIAS

choses utiles, lesquelles sont des richesses, puisque toutes ne le sont pas ? »

« Voyons, si nous essayons de cette manière, n’aurons-nous pas plus de chance bde trouver ce que nous cherchons ? pourquoi usons-nous des richesses, dans quel but a-t-on inventé la possession des richesses, de même que les remèdes ont été inventés pour se débarrasser des maladies ? peut-être ainsi cela nous paraîtrait plus clair. Puisqu’il sem{{ble nécessaire que tout ce qui est richesse soit en même temps utile, et que, parmi les choses utiles, il y a une catégorie que nous appelons richesses, il resterait à examiner pour quel usage l’utilisation des richesses est utile. Est peut-être utile, tout c ce dont nous nous servons pour produire, cde même que tout ce qui est animé est vivant, mais, parmi les vivants, il y a un genre qu’on appelle homme[1]. Si toutefois on nous demandait : que faudrait-il écarter de nous pour n’avoir besoin ni de la médecine, ni de ses instruments, nous répondrions : il suffit que les maladies s’éloignent de nos corps ou ne puissent les atteindre, ou, si elles surviennent, qu’elles disparaissent aussitôt. D’où il faut conclure que, parmi les sciences, la médecine est celle qui est utile à ce but : chasser les maladies. dEt si maintenant on nous demandait : de quoi devrions-nous nous débarrasser pour ne plus avoir besoin des richesses, pourrions-nous répondre ? Si nous ne le pouvons, cherchons encore de cette autre manière : voyons, en supposant que l’homme puisse vivre sans nourriture et sans boisson et n’éprouve ni faim ni soif, aurait-il besoin de ces moyens, argent ou toute autre chose, qui lui permettraient de se les procurer ? » — « Il ne me le semble pas ». — « Et pour le reste, de même. Si l’entretien du corps ne nous imposait les besoins qu’il nous impose actuellement, besoin tantôt du chaud, tantôt du froid, eet en général de ce

    non sufficiunt, écrit Schrohl. Quamquam ne mihi quidem usque adhuc contigit, hunc locum emendare, tamen commemorare mihi liceat quid sensus poscat. In Euthydemo enim (p. 275 c) coniuncta sunt uerba : ἐρωτῶσί τε καὶ διαλέγονται. Cf. Prot., p. 329 c. Grat., p. 390 c » (op. cit., p. 15, note).

  1. Éryxias a nié que l’on puisse identifier les richesses et les objets utiles. Il accorde que les richesses sont des objets utiles, mais il n’admet pas la réciproque. Socrate va considérer le problème sous un