Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome XIII, 3.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOTICE


I

LE SUJET ET L’AUTEUR

Pas plus que le dialogue précédent, celui qui a pour titre de la Vertu n’est signalé par Diogène-Laërce dans son catalogue des apocryphes platoniciens. Du reste, par son étendue, par la méthode de composition et aussi par la pauvreté d’expressions ou d’idées, cet écrit est apparenté au dialogue du Juste et donne également l’impression d’un exercice d’élève composé dans quelque école de rhétorique.

1. Le sujet. — Socrate propose un thème de discussion à son interlocuteur désigné sous le nom (ἱπποτρόφος, l’éleveur de chevaux, par un de nos manuscrits (O), appelé par d’autres ἑταῖρος : la vertu peut-elle s’enseigner ou est-elle naturelle ?

1er thème. — Lorsqu’on veut acquérir la perfection d’un métier quel qu’il soit, on s’adresse à ceux qui sont de la partie. Pour acquérir la vertu, on devrait donc se mettre à l’école des gens vertueux. Or, l’expérience nous apprend que nul homme vertueux n’a pu communiquer son bien à ses disciples, pas même un père à ses fils. Donc la vertu n’est point œuvre d’éducation. On ne l’enseigne pas (376 a-378 c).

2e thème. — La vertu est-elle une perfection innée ? Nous savons que pour tous les métiers, tous les arts, il existe des gens capables de distinguer les natures aptes à exercer cet art ou ce métier et possédant, pour opérer ce discernement, les qualités nécessaires. Or, personne n’arrive à découvrir les