Page:Platon - Ion (traduction Mertz), 1903.djvu/38

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Ion. Je ne puis te contredire sur ce point, Socrate ; mais j’ai conscience que je parle le mieux du monde sur Homère, que je suis plein de ce sujet, que tous disent que je parle bien de lui, mais non des autres. Vois donc quel peut en être la cause.

Socrate. Je la vois, Ion, et je vais t’expliquer quelle elle est, à mon avis. Il existe, en effet, chez toi une faculté de bien parler de Homère, qui n’est pas un art, au sens où je le disais à l’instant, mais une puissance divine qui te meut et qui ressemble à celle de la pierre nommée par Euripide Pierre Magnétique et par d’autres pierre d’Héraclée. Cette pierre non seulement attire les anneaux de fer eux-mêmes, mais encore leur communique de la force, si bien qu’ils ont la même puissance