Page:Platon - Ion (traduction Mertz), 1903.djvu/42

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sont possédées, mais ne le peuvent plus quand elles ont leur raison ; tels les poètes lyriques, dont l’âme fait ce qu’ils nous disent eux-mêmes. Car ils nous disent, n’est ce pas, les poètes, qu’à des fontaines de miel dans les jardins et les vergers des Muses, ils cueillent leurs mélodies pour nous les apporter, semblables aux abeilles, ailés comme elles ; ils ont raison, car le poète est chose ailée, légère, et sainte, et il est incapable de créer avant d’être inspiré et transporté et avant que son esprit ait cessé de lui appartenir ; tant qu’il ne possède pas cette inspiration, tout homme est incapable d’être poète et de chanter. Ainsi donc, comme ils ne composent pas en vertu d’un art, quand ils disent beaucoup de belles choses sur les sujets qu’ils traitent, comme toi sur Homère, mais en vertu d’un don divin, chacun n’est capable