Page:Platon - Ion (traduction Mertz), 1903.djvu/50

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parles qu’ils se passent à Ithaque ou à Troie ou n’importe quel endroit ?

Ion. Comme il est clair, l’exemple que tu m’as donné, Socrate ! Je te répondrai sans te rien cacher. Quand je déclame un passage qui excite la pitié, mes yeux se remplissent de larmes ; quand c’est un passage effrayant ou terrible, la peur fait dresser mes cheveux tout droits sur ma tête et mon cœur palpite.

Socrate. Quoi donc ? Dirons-nous, Ion, qu’il a sa raison, l’homme qui, paré d’un vêtement magnifique et de couronnes d’or, pleure au milieu des sacrifices et des fêtes sans avoir rien perdu de sa parure, ou prend peur au milieu de plus de vingt mille hommes, ses amis, bien que personne ne le dépouille ni ne lui fasse du mal ?

Ion. Non, par Zeus, il n’en est rien, Socrate, à vrai dire.