Page:Platon - Ion (traduction Mertz), 1903.djvu/78

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Ion. Oui.

Socrate. Ne convenais-tu donc pas que puisqu’il est différent, l’objet qu’il doit connaître est différent ?

Ion. Oui.

Socrate. Hé bien ! L’art du rhapsode ne pourras pas tout connaître d’après ton raisonnement, pas plus que la rhapsode.

Ion. Exceptons, si tu veux, ces quelques sujets là, Socrate.

Socrate. Ces quelques sujets, dis tu ? Mais ce sont presque tout les arts. Quels sujets connaîtra le rhapsode, puisqu’il ne les connaîtras pas tous ?

Ion. Il connaîtra, je crois, le langage qu’il convient à un homme et une femme, à un esclave et à un homme libre, à un sujet et à un chef.

Socrate. Le langage qu’il convient à un chef, sur la mer, n’est-ce pas, quand son bateau est battu par la tempête, le rhapsode le connaîtra-t-il mieux que le pilote ?