Page:Platon - Ion (traduction Mertz), 1903.djvu/90

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prétendre que tu es capable de louer Homère en vertu d’un art et d’une science, tu me frustres, toi, qui après m’avoir promis de savoir beaucoup de belles choses sur Homère et avoir prétendu me donner une preuve de ton savoir, me trompes en ne me donnant pas à beaucoup près cette preuve. Car tu ne consens même pas à me dire le sujet sur lequel tu es habile, malgré mon insistance, mais comme un vrai Protée, tu prends toutes les formes en te retournant dans tous les sens, jusqu’à ce qu’enfin pour m’échapper tu te révèles général, afin d’éviter de me montrer que tu es habile dans la science d’Homère. Si tu es un homme de métier, dans le sens où je le disais tout à l’heure, et que tu me trompes, après m’avoir promis de me donner un échantillon de tes connaissances sur Homère, tu me frustres. Si au contraire, tu n’es pas un homme de métier, et que, possédé par Homère en vertu d’un don divin, tu dises, sans rien savoir,