Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/197

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expression qui s’applique à tous, nous pouvions envelopper le politique avec les autres, puisque l’argument a indiqué que c’est cela qu’il fallait faire.

SOCRATE LE JEUNE

XVIII. — Bien ; mais la division qui vient ensuite, comment se serait-elle faite ?

L’ÉTRANGER

De la même manière que précédemment, quand, divisant l’élevage des troupeaux, nous avons distingué les animaux marcheurs et sans ailes, et les animaux qui ne se reproduisent qu’entre eux et qui ne portent pas de cornes. En appliquant ces mêmes divisions à l’art de soigner les troupeaux, nous aurions également compris dans notre discours et la royauté d’aujourd’hui et celle du temps de Cronos.

SOCRATE LE JEUNE

Apparemment, mais je me demande quelle aurait été la suite.

L’ÉTRANGER

Il est clair que, si nous avions employé ainsi le mot « art de soigner les troupeaux », il ne nous serait jamais arrivé d’entendre certaines gens soutenir qu’il n’y a pas du tout de soin, alors que tout à l’heure on a soutenu à juste titre qu’il n’y a pas parmi nous d’art qui mérite cette appellation de nourricier, et qu’en tout cas, s’il y en avait un, beaucoup de gens y pourraient prétendre avant le roi, et plus justement.

SOCRATE LE JEUNE

C’est exact.

L’ÉTRANGER

Quant au soin de la communauté humaine en son ensemble, aucun art ne saurait prétendre plus tôt et à plus juste titre que l’art royal, que ce soin le regarde et qu’il est l’art de gouverner toute l’humanité.

SOCRATE LE JEUNE

Tu as raison.

L’ÉTRANGER

Et maintenant, Socrate, ne nous apercevons-nous pas que, sur la fin même, nous avons commis une grosse faute ?

SOCRATE LE JEUNE

Quelle faute ?

L’ÉTRANGER