Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/200

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recours à des exemples. Car il semble que chacun de nous connaît tout ce qu’il sait comme en rêve et qu’il ne connaît plus rien à l’état de veille.

SOCRATE LE JEUNE

Que veux-tu dire par là ?

L’ÉTRANGER

Il est bien étrange, semble-t-il, que j’aille aujourd’hui remuer la question de la formation de la science en nous.

SOCRATE LE JEUNE

En quoi donc ?

L’ÉTRANGER

C’est que mon exemple lui-même, bienheureux jeune homme, a besoin à son tour d’un exemple.

SOCRATE LE JEUNE

Eh bien, parle sans hésiter à cause de moi.

L’ÉTRANGER

XX. — Je parlerai, puisque, de ton côté, tu es prêt à me suivre. Nous savons, n’est-ce pas ? que les enfants, quand ils commencent à connaître les lettres...

SOCRATE LE JEUNE

Eh bien ?

L’ÉTRANGER

Ils distinguent assez bien chacun des éléments dans les syllabes les plus courtes et les plus faciles et sont capables de les désigner exactement.

SOCRATE LE JEUNE

Sans doute.

L’ÉTRANGER

Mais s’ils trouvent ces mêmes éléments dans d’autres syllabes, ils ne les reconnaissent plus et en jugent et en parlent d’une manière erronée.

SOCRATE LE JEUNE

Certainement.

L’ÉTRANGER

Or le moyen le plus facile et le plus beau de les amener à connaître ce qu’ils ne connaissent pas encore, ne serait-ce pas celui-ci ?

{{Personnage|SOCRAT