L’ÉTRANGER|c}}
Allons maintenant, approchons-nous de ceux qui restent, pour les examiner de près et les connaître plus sûrement.
C’est ce qu’il faut faire.
Nous trouvons d’abord que les plus grands serviteurs, à en juger d’ici, sont, par leurs occupations et leur condition, le contraire de ce que nous avions soupçonné.
Qui sont-ils ?
Ce sont ceux qu’on achète et qu’on possède par ce moyen. Nous pouvons, sans crainte d’être contredits, les appeler esclaves et affirmer qu’ils n’ont pas la moindre part à l’art royal.
Sans aucun doute.
Et ceux des hommes libres qui se rangent volontairement dans la classe des serviteurs avec ceux que nous venons de citer, et qui transportent et distribuent également entre les uns et les autres les produits de l’agriculture et des autres arts, les uns dans les marchés, les autres en passant de ville en ville, par terre et par mer, changeant monnaie contre marchandises ou monnaie contre monnaie, qu’on les nomme changeurs, ou négociants, ou patrons de vaisseaux, ou détaillants, est-ce qu’ils ont quelque prétention à la politique ?
Peut-être à la politique commerciale.
Pour les mercenaires et les hommes à gages que nous voyons tout prêts à se mettre au service du premier venu, il n’y a pas de danger qu’on les trouve prenant part à la fonction royale.
Comment le feraient-ils, en effet ?
Mais ceux qui, à l’occasion, s’acquittent pour nous de certains offices, qu’en dirons-nous ?