Il le faut bien, puisque le beau Philèbe nous fait faux bond.
Il faut donc employer tous les moyens pour atteindre la vérité sur cette matière.
Oui, il le faut.
II. — Eh bien donc, puisque nous sommes d’accord là-dessus, convenons encore de ceci.
De quoi ?
Que, dès ce moment, chacun de nous essayera de faire voir quel est l’état et la disposition de l’âme qui est capable de procurer à tous les hommes une vie heureuse. N’est-ce pas là ce que nous avons à faire ?
C’est bien cela.
Vous avez à montrer, vous autres, que cet état consiste dans le plaisir ; moi, qu’il consiste dans la sagesse.
C’est exact.
Mais que ferons-nous, si nous découvrons un autre état préférable à ceux-là ? S’il nous paraît plus proche parent du plaisir, n’est-il pas vrai que nous aurons le dessous tous les deux vis-à-vis d’une vie assurée de cet avantage, mais que la vie de plaisir l’emportera sur la vie sage ?
Si.
S’il nous paraît, au contraire, plus proche parent de la sagesse, c’est la sagesse qui triomphera du plaisir et celui-ci sera vaincu. Etes-vous d’accord avec moi là-dessus ? Autrement, quel est votre avis ?
{{Personnage|PROTARQUE