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Mais aurait-elle rapport à ce qui a été dit précédemment ? voilà, fils de cet homme[1], ce qu’il faut considérer.
Oui, sans doute.
Il faut donc renoncer à toutes les longueurs et à tout ce qui serait sans rapport au sujet.
C’est juste.
Dis-moi donc : car je reste toujours confondu devant ces difficultés que nous avons soulevées tout à l’heure.
Que veux-tu dire ?
N’y a-t-il pas des plaisirs faux et d’autres vrais ?
Comment cela pourrait-il être ?
Donc, ni en dormant, ni en veillant, à ce que tu prétends, ni dans les accès de folie, ni dans aucune aberration d’esprit, il n’y a personne qui croie goûter du plaisir, quoiqu’il n’en goûté aucun, ni qui croie ressentir de la douleur, quoiqu’il n’en ressente pas ?
Nous avons toujours pensé, Socrate, qu’il en est là-dessus comme tu dis.
Mais est-ce avec raison ? Ne faut-il pas examiner si l’on a tort ou raison de le dire ?
XXII. — Il le faut, c’est mon avis.
Expliquons donc plus clairement encore ce que nous avons dit tout à l’heure du plaisir et de l’opinion. Nous admettons bien qu’avoir une opinion est quelque chose ?
- ↑ [10] Dans la République, 368 a, Socrate, s’adressant à Glaucon et à Adimante, les appelle « fils de cet homme ». D’après Stallbaum et Adam cette expression signifie que Glaucon et Adimante sont les héritiers de la discussion abandonnée par Thrasymaque. Stallbaum explique de même la même expression adressée à Protarque, qui a pris la succession de Philèbe, et pour lui « cet homme » est Philèbe, d’autant plus que Philèbe appelle ses jeunes camarades présents à l’entretien : « mes enfants ». Badham rejette cette explication. Selon lui, ékeinos, « cet homme », est souvent substitué au nom propre en parlant d’un absent ou d’un mort avec respect, et ce mot désignerait le véritable père de Protarque, c’est-à-dire Callias.