Aller au contenu

Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/337

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

te demander si les gens qui sont gravement malades ont plus de plaisirs que les gens en bonne santé. Dis-toi que c’est sur la grandeur du plaisir que porte ma recherche et sur l’endroit où il se fait sentir violemment. Ce qu’il faut faire, selon nous, c’est comprendre sa nature et ce qu’en disent ceux qui prétendent qu’il n’existe même en aucune manière.

PROTARQUE

Je suis assez bien ton raisonnement.

SOCRATE

XXVIII. — C’est ce que tu vas faire voir à l’instant, Protarque, en répondant à cette question. Vois-tu des plaisirs plus grands, je ne dis pas en nombre, mais en vivacité et en intensité, dans une vie de débauche que dans une vie de tempérance ? Fais attention à ce que tu vas répondre.

PROTARQUE

Je conçois ta pensée, et la différence me paraît considérable. Les tempérants, en effet, sont retenus en toute occasion par la maxime rien de trop, qui est une recommandation à laquelle ils se conforment, au lieu que les insensés et les violents s’abandonnent à l’excès du plaisir jusqu’à en perdre la raison et leur réputation.

SOCRATE

Fort bien ; mais s’il en est ainsi, il est évident que c’est dans une sorte de méchanceté de l’âme et du corps, et non dans la vertu que se rencontrent les plus grands plaisirs, comme aussi les plus grandes douleurs.

PROTARQUE

Certainement.

SOCRATE

Il nous faut donc choisir certains d’entre eux et voir en vertu de quel caractère nous les avons proclamés les plus grands.

PROTARQUE

Il le faut.

SOCRATE

Examine donc le caractère des plaisirs causés par des maladies comme celles-ci.

PROTARQUE

Quelles maladies ?

{{Personna