Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/358

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Mais quoi ! L’art de calculer et de mesurer dans l’architecture et le commerce ne diffère-t-il pas de la géométrie et des calculs qu’élaborent les philosophes ? Faut-il dire que les deux ne font qu’un art ou qu’ils en font deux ?

PROTARQUE

D’après ce qui vient d’être dit, j’affirmerais qu’ils en font deux.

SOCRATE

Bien. Mais pourquoi ai-je mis cette question sur le tapis ? Le conçois-tu ?

PROTARQUE

Peut-être. Néanmoins je serais bien aise d’entendre ta réponse à cette question.

SOCRATE

Eh bien, il me semble à moi que cette argumentation, tout comme lorsque nous l’avons entamée, a pour objet de chercher un pendant à la discussion sur les plaisirs, et d’examiner si telle science est plus pure qu’une autre, de même qu’il y a des plaisirs plus purs que d’autres.

PROTARQUE

Il est très clair assurément que c’est dans ce but que la discussion s’est engagée.

SOCRATE

XXXV. — Eh bien, n’a-t-elle pas découvert que les différents arts s’appliquent à des objets variés et qu’ils sont, les uns plus clairs, les autres plus confus ?

PROTARQUE

Certainement.

SOCRATE

Et après avoir alors donné à un art un nom unique et nous avoir fait croire qu’il était un, l’argumentation n’admet-elle pas que cet art est double, lorsqu’elle demande si ce qu’il y a de précis et de pur dans chacun se trouve au plus haut degré dans l’art de ceux qui cultivent la philosophie ou de ceux qui y sont étrangers ?

PROTARQUE

C’est bien cela, je crois, qu’elle demande.

SOCRATE

Alors, Protarque, quelle réponse allons-nous lui faire ?

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