Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/362

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XXXVI. — Il faut donc ici mettre à quartier et toi et moi et Gorgias et Philèbe, et faire cette déclaration au nom de la raison.

PROTARQUE

Quelle déclaration ?

SOCRATE

Que la fixité, la pureté, la vérité et ce que nous appelons l’essence sans mélange se rencontrent dans les choses qui sont toujours dans le même état, sans changement ni alliage, ensuite dans les choses qui s’en rapprochent le plus, et que tout le reste doit être tenu pour secondaire et inférieur.

PROTARQUE

C’est parfaitement vrai.

SOCRATE

Pour ce qui est des noms qui se rapportent à ces choses, n’est-il pas de toute justice d’assigner les plus beaux aux plus belles ?

PROTARQUE

C’est naturel.

SOCRATE

Or l’intelligence et la sagesse ne sont-ce pas les noms qu’on honore le plus ?

PROTARQUE

Si.

SOCRATE

Donc, si on les applique aux pensées qui ont pour objet l’être véritable, l’application en sera parfaitement juste ?

PROTARQUE

Certainement.

SOCRATE

Or c’est précisément ces noms-là que j’ai produits plus haut pour le jugement que nous avons à faire.

PROTARQUE

Ce sont bien ceux-là, Socrate.

SOCRATE

Bon. Quant à la sagesse et au plaisir que nous avons à mélanger ensemble, si l’on disait que nous